Le thème récurrent qui émerge ces jours-ci parmi les dizaines de pépinières d'entreprises lancées dans la Silicon Valley et d'autres Silicon "copies" à travers les États-Unis, c'est que beaucoup de startups sortant de ces incubateurs n'ont pas trouvé d'investisseurs repreneurs parmi les capital-risqueurs.
Chaque incubateur sort une douzaine de startups tous les 3 à 6 mois. Alors que les premières promotions de 2009 et 2010 ont été rapidement financées par les fonds de capital-risque, il semblerait que cette fièvre est en train de refroidir en 2011.
Deux raisons sont souvent citées. La première porte sur la qualité; Les capital-risqueurs commentent que les innovations sont des évolutions plutôt que des révolutions. De nombreux fondateurs ont saisi les opportunités de mini-financements qu'offraient ces incubateurs sans pour autant se focaliser sur la qualité de leur propre innovation - souvent elle découlait d'une idée réchauffée de 1999-2000 à la sauce "réseau social" 2010. J'ai eu des collègues capital-risqueurs, qui comme moi sont la depuis plus de 15 ans, qui me confiaient avoir revu les mêmes présentations d'il y a 10-12 ans, sauf que le buzz de 1999 "B2C Marketplace" a été remplacé par le buzz 2009 "Social Networking".
La deuxième raison est la quantité; de nombreux capital-risqueurs se plaignent que certaines startups ont banalisé leur entrée sur le marché à travers la technique du MVP (Produit Minimum Viable). Ils se concentrent sur l'obtention des premiers 100.000 utilisateurs, sans nécessairement se concentrer sur leur durabilité. Alors les capital-risqueurs ont commencé à exiger d' un certain nombre d'entre elles de revoir leur business modèle sur la base de la durabilité d'utilisation, et non pas seulement sur le recrutement de l'utilisateur. L'argument ici est qu'on construit des entreprises sur les revenus récurrents émanant d'une base d'utilisateurs permanents.
Alors, avec le ralentissement de la reprise des startups issues des incubateurs par les capital-risqueurs, les Super Business Angels vont devoir piocher plus profondément dans leurs poches pour soutenir leurs startups, plutôt que d'investir dans de nouvelles. Et comme nous le savons tous, les Business Angels ont une capacité d'investissement limitée en valeur absolue et en temps, contrairement aux fonds qui sont mieux capitalisés de part leur base d'investisseurs institutionnels long-termistes.
Affaire à suivre ...