mardi 10 avril 2012

Le vrai venture n'existe que dans la Valley


La simplicité du desk de Mark Zuckerberg dans l'Open Space du siège de Facebook
Comment peut on s'imaginer qu'une startup lancée en Octobre 2010, soit il y a 18 mois, puisse être rachetée pour 1 Milliard de dollars alors qu'elle ne réalise ni chiffre d'affaires et n'a pas encore "découvert" son business modèle pour en réaliser un.

C'est exactement ce qui s'est passé ce weekend à Menlo Park (Silicon Valley) quand Facebook a racheté Instagram pour ce montant en combinant du cash et des actions. A trois semaines de la date de sa propre IPO, Facebook s’est offert hier la plus grosse acquisition de son histoire. Mark Zuckerberg a lui-même facebooké sur sa page, précisant qu’il s’agissait d’une opération exceptionnelle: "C’est la première fois que Facebook fait l’acquisition d’une entreprise avec autant d’utilisateurs. Nous ne prévoyons pas d’en faire beaucoup d’autres de la sorte, s’il y en a d’autres".

Cette appli a connu un  succès fulgurant avec environ 30 millions d’utilisateurs d'iPhone, et récemment d'Android. Fondée dans la Silicon Valley par Kevin Systrom et Mike Krieger, Instagram a déjà levé 57 millions de dollars auprès de Benchmark Capital et d’autres investisseurs privés tels que Jack Dorsey de Foursquare et Adam d’Angelo de Quora. De plus, pour seulement 14 employés selon leur blog, ce sont plus de 5 millions de photos qui sont mises en ligne chaque jour. Mais c’est son CEO Kevin Systrom, qui avec encore 40% des parts de l’entreprise, devrait empocher la modique somme de $400 millions.

Ce que la plupart des capitales mondiales qui veulent dupliquer l'écosystème de la Silicon Valley ne comprennent pas c'est cet esprit de rémunérer l'innovation à des montants astronomiques. Que ce soit les stocks options de Tim Cook à $350 millions ou le jackpot de Kevin Systrom pour $400 millions sur cette cession, c'est que cet argent retrouve assez rapidement le chemin d'autres startups. En effet, la plupart de ces entrepreneurs possèdent leurs propres fonds d'essaimage et investissement énormément avec un sens élevé du risque. De la même manière que Jack Dorsey et Adam D'Angelo ont cru en Kevin Systrom, maintenant c'est lui qui fera la même chose pour toute une autre série de fondateurs.

Petit bémol pour mes amis français...l'impôt sur les plus-values n'est que de 15% aux US sur "cash basis" et non sur les actions à "vester", et il n'y a pas d'ISF :)